Photo du siècle

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Image externe
La photo du siècle

La Photo du siècle est le surnom d'une photographie prise par Jean-Marie Périer en 1966 pour le magazine Salut les copains, regroupant de nombreuses vedettes yéyé de l'époque.

Description[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'un portrait de groupe. Les artistes, au nombre de quarante-six, posent sur six rangs, devant un mur de briques grises sur lequel le titre du magazine Salut les copains est inscrit au pochoir.

Le chanteur Johnny Hallyday surplombe le reste du groupe, sur une échelle appuyée contre le mur de fond.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

L'appellation « photo du siècle », donnée par les médias français au début des années 2000[réf. nécessaire], fut particulièrement reprise en par ces derniers lors de la célébration des cinquante ans de la prise de vue[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

La photo est prise par Jean-Marie Périer le à 16 heures[2], au Studio Mac Mahon, situé rue des Acacias, dans le 17e arrondissement de Paris[1]. Elle est publiée en comme poster central du numéro spécial (47) du mensuel, afin de fêter le quatrième anniversaire de sa parution, sur une idée de Daniel Filipacchi[3].

L'organisation de cette photo a été difficile, nécessitant selon Jean-Marie Périer trois semaines de préparation pour pouvoir regrouper tous les artistes[4]. Certains n'ont d'ailleurs pas pu venir, tels Frank Alamo, au service militaire[4], ou Petula Clark, de retour des États-Unis, arrivée quelques minutes en retard[1], ou encore Nino Ferrer, qui a bénéficié du soutien de Salut les copains, mais ne veut pas être associé à la vague yéyé, et arrive aussi en retard[5]. Jean-Marie Périer regrette également l'absence de plusieurs chanteurs qui connaîtront le succès peu de temps après : Jacques Dutronc (son premier EP Et moi, et moi, et moi est sorti en ), Michel Sardou, Julien Clerc et Michel Polnareff[1].

Jean-Marie Périer explique la position de Johnny en surplomb par le fait que c'était grâce à lui que tout avait commencé (« Salut les copains, les années 1960, c'est d'abord Johnny », déclare-t-il)[6]. Il voulait donc qu'il soit mis en valeur par rapport aux autres membres du groupe, mais à l'insu de ces derniers pour ne pas les vexer (certains d'entre eux étant tout aussi populaires, Claude François et Richard Anthony notamment) ; il raconte qu'il a donc laissé une échelle dans le décor, et subrepticement demandé à Johnny, au dernier moment, d'y monter d'un échelon en prétendant ne pas bien le voir[4].

Dans son autobiographie[7], la chanteuse Annie Philippe rapporte que cette séance photo a semblé ennuyer tout le monde : « On monte sur les gradins, on se dit à peine un bonjour, et on s'installe aux places qu'on nous a indiquées… ».

Liste des artistes présents sur la photo[modifier | modifier le code]

La photo du siècle.

Les artistes présents sur la photo sont, de haut en bas et de gauche à droite[2],[8],[9],[10] :

Les artistes chantaient essentiellement ou intégralement en français et avaient la nationalité française sauf Eileen (Américaine), Adamo (Italo-Belge), Le Petit Prince (Suisse) et les six membres des Surfs (Malgaches).

Artistes décédés[modifier | modifier le code]

Entre parenthèses, le numéro de leur place sur l'image ci-dessus.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Laurent Flückiger, « Culte : La « photo du siècle » a 50 ans », Le Matin, . Version enregistrée par Internet Archive.
  2. a et b Bertrand Bonnieux, Pascal Cordereix, Élizabeth Giuliani, Souvenirs, souvenirs : Cent ans de chanson française, à l'occasion de l'exposition éponyme à la Bibliothèque François-Mitterrand du au , Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Arts » (no 454) (ISBN 2-07-031181-2) édité erroné (ISBN 2-07-031481-2) rectifié, et Bibliothèque nationale de France (ISBN 2-7177-2301-3), 2004, 159 p., p. 80–81.
  3. Alexandre Liebert, « Salut les copains, raconté par Jean-Marie Périer », Chaque photo a son histoire, sur YouTube, Polka Magazine, .
  4. a b et c « Salut les copains, photo de groupe », dans Mes années 60, sur France 5, 20 octobre 2008, écrit et réal. par Jean-Marie Périer, prod. Dream Way Productions et France 5.
  5. Henry Chartier, Nino Ferrer : C'est irréparable, Latresne, Le Bord de l'eau, coll. « Musique & chansons », , 173 p. (ISBN 978-2-915651-74-4), p. 42.
  6. « Profession photographe de stars », dans Découvertes, sur Europe 1, 12 janvier 2009, prés. par Michel Drucker : passage « Comment Johnny s'est-il retrouvé en haut de l'échelle de “Salut les copains” ? ». Version enregistrée par Internet Archive.
  7. Annie Philippe et Bernard Fillaire (dir.) (préf. Dominique Besnehard), J'aurais pu être la marquise des anges, Paris, Cherche Midi, coll. « Documents / Témoignage », , 235 p. (ISBN 978-2-7491-4950-9), « Salut les copains » [lire en ligne].
  8. « Jean-Marie Périer, l'œil des yé-yé », Paris Match, . Version enregistrée par Internet Archive.
  9. « Jean-Marie Périer : Il était une fois l'adolescence », dans Polka Magazine, no 1, novembre 2007-janvier 2008, p. 88–89. Version enregistrée par Internet Archive.
  10. Philippe Landru, « La photo du siècle - 1966 », sur Cimetières de France et d'ailleurs, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]